Durant la direction de Le Verrier, on compte un nombre incroyable de
révocations ou de démissions, et même un suicide. Soixante-trois
astronomes et calculateurs quittent l'Observatoire entre 1854 et
1867 !
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Parmi les témoignages recueillis sur « lʼétrange
conduite de M. Le Verrier », on trouve celui dʼun certain Camille
Flammarion, entré à lʼObservatoire comme élève-astronome à lʼâge de
16 ans. Congédié quatre ans plus tard après la publication de son
premier livre de vulgarisation scientifique, La pluralité des
mondes habités, et devenu journaliste reconnu, il fustige
dans ses écrits celui qui avait brisé sa carrière comme on casse
un verre, sans le moindre scrupule . |
« M. Le Verrier avait le caractère le
plus épouvantable qui se puisse imaginer. Hautain, dédaigneux,
intraitable, cet autocrate considérait tous les fonctionnaires
de lʼObservatoire comme des esclaves. La carrière de ce
personnage à l'Observatoire nʼest que lʼindice de sa manière
dʼagir dans le milieu scientifique, où il ne se fait aucun
scrupule de traiter les questions nouvelles sans nommer même les
astronomes qui les ont traitées avant lui. »
Camille Flammarion, Mémoires
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Une autre victime de Le Verrier, Emmanuel Liais,
écrit en 1882 une Histoire de la découverte de la planète
Neptune où il minimise le rôle de l'astronome. Expulsé de
lʼObservatoire en 1858, il avait poursuivi sa carrière d'astronome
au Brésil. |