Depuis le XVIIIe siècle, lʼastronomie est centrée sur
la position des astres et sur la mécanique céleste qui étudie leur mouvement.
Lorsque Le Verrier obtient le poste de répétiteur en astronomie à lʼÉcole
Polytechnique, le dernier grand mécanicien céleste est Pierre-Simon de Laplace,
mort en 1827. Il avait publié entre 1799 et 1825 un traité de mécanique céleste,
Exposition du système du monde, remarquable synthèse
des travaux menés dans la continuation de lʼoeuvre de Newton jusquʼau début du
XIXe siècle.
Il y donnait en particulier lʼexpression mathématique des
perturbations que les planètes exercent les unes sur les autres à cause de leur
force de gravitation. Selon les termes du chimiste Jean-Baptiste Dumas à ses
funérailles : Lʼhéritage de Laplace était libre ; il [Le Verrier] en prit
hardiment possession
, et en seulement trois ans, il acquit de grandes
compétences dans cette discipline particulièrement ardue.