L’exploration du ciel austral
À peine arrivé au Cap, La Caille s’installe chez un riche particulier, Jan Lourens Bestbier, qui fournit la colonie en viande et parle français.
Dans son jardin, il fait édifier un petit observatoire. Trois instruments, deux pendules, une table et un lit en forment tout l’ameublement. Il y passe 127 nuits à explorer le ciel austral, avec 9 766 étoiles observées et des dépouillements complets pour 1 942 d’entre elles. S’y ajoutent 42 nébuleuses qu’il organise en 3 classes.
La détermination de la distance de la Terre à la Lune et au Soleil est aussi au programme. La Caille observe le Soleil, la Lune et les planètes Mars et Vénus, Lalande en faisant de même à Berlin. Du léger décalage entre les positions déterminées aux deux endroits, la distance de ces astres est déduite avec une précision inégalée.
En août 1752, le travail achevé, la saison est trop avancée pour rentrer en France. Une expédition au Swartland permet à La Caille d’effectuer la première triangulation de l’hémisphère sud. Conclusion surprenante (et erronée !), la Terre serait asymétrique, plus aplatie au sud qu’au nord. La Caille n’avait pas pris en compte l’attraction des montagnes aux extrémités de sa triangulation, qui produit une déviation importante du fil à plomb donnant la verticale sur son instrument de mesure. Cet effet avait pourtant été mis en évidence par Pierre Bouguer quelques années auparavant au Pérou lors d’une autre expédition astronomique.
L’observatoire de La Caille au Cap, d’après sa description et son plan. De l’avant vers l’arrière, le sextant, le secteur zénithal et le quart-de-cercle à droite.
Carte de la triangulation de La Caille au Cap de Bonne-Espérance. Les fermes qu’il a visitées sont indiquées en italiques.
