La méridienne de l’Observatoire Royal

vérifiée dans toute l’étendue du royaume…

Nommé maitre de mathématiques au collège Mazarin, La Caille prend part avec Maraldi II et Cassini III (Cassini de Thury) à une nouvelle mesure de la longueur du méridien de Paris, de Dunkerque à Perpignan, qui débute en juillet 1739 et se prolonge jusqu’en 1742.

Pourquoi cette nouvelle mesure ? Les travaux géodésiques de Cassini II tendaient à montrer que la Terre était allongée vers les pôles, et non aplatie comme le prédisait Newton. Les expéditions du Pérou (Bouguer, La Condamine, Godin) et de Laponie (Maupertuis, Clairaut, Camus, Le Monnier et Outhier) donnent raison aux pro-newtoniens et il devient nécessaire de refaire les mesures en France avec des instruments meilleurs que ceux de Picard.

Dessin autographe de La Caille montrant la triangulation de la Tour de Montlhéry à Clermont de l’Oise. Remarquer la base mesurée avec des règles, de Villejuif à Juvisy.

Mesure d’une base de triangulation avec des règles de bois de 2 toises (3,9 m), gravure tirée de La méridienne vérifiée… de Cassini de Thury, (1744).

En 1739, La Caille, Cassini III et Maraldi partent vers le sud. L’année suivante ils refont la triangulation entre Dunkerque et Amiens et la prolongent vers Paris. Les carnets de La Caille montrent qu’il a réalisé tous les calculs ; pourtant c’est Cassini III qui signera seul les résultats de ces observations dans l’ouvrage qu’il publiera en 1744. Les nouvelles mesures confirment l’aplatissement de la Terre.

Une visée géodésique de nuit, gravure de Sébastien Leclerc tirée de la Mesure de la Terre de Jean Picard, 1671.