Cassini, l'Astronome du Roi et le satellite
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Les travaux de Cassini > Les comètes
Le cours de la comète de la fin de l'année 1664 et début de l'année 1665 dans les constellations par lesquelles elle est passé sur le méridien de Paris, par le Père Jacques Grandamy

Comme tous les astronomes de son temps, Cassini s’est intéressé aux comètes. En essayant de mesurer – en vain – la distance de la comète visible à Bologne en 1652, avec un nouvel instrument qu’il a mis au point, il démontre qu’elle est beaucoup plus distante de la Terre que la Lune : les comètes ne sont donc pas des exhalaisons de l’atmosphère terrestre comme le voulait la tradition aristotélicienne mais bien des corps célestes se mouvant parmi les planètes. Mieux, il réussit à prédire la course de certaines d’entre elles, notamment quand il observe la comète de 1664 avec la reine Christine de Suède à Rome, ou celle de 1680 en présence de toute la Cour à Paris.

Dessins et cours de la comète [de Halley], 1682 Dessins de la comète de 1664-1665, par Johannes Hévélius

Cassini remarque aussi la présence de trois comètes dans la même région du ciel, à un même intervalle de douze ans. Après avoir observé la comète de 1682, il expose à Edmond Halley, de passage à Paris, l’idée que certaines comètes reviennent périodiquement près du Soleil après un séjour à grande distance. Halley l’exploitera en prédisant l’année du retour de la comète de 1682 qui prendra son nom. Ce retour a été effectivement observé en 1758, assurant le triomphe définitif de la mécanique de Newton qui avait été utilisée pour le prédire.

« Plus le Système que les anciens se faisoient de l'univers étoit, pour ainsi dire, petit et étroit, plus il est beau à Apollonius Myndien d'avoir conçu la noble idée que les Comètes sont des astres réguliers, et d'avoir osé prédire, qu'un jour on découvriroit les règles de leur mouvement. (...) Peut-être aussi cette pensée, toute magnifique qu'elle est, n'est-elle pas vraie ; cependant M. Cassini y trouve jusqu'à présent beaucoup de vraisemblance, et il en apporte autant de preuves, qu'il semble devoir être l'Astronome prédit par Apollonius. » Histoire de l'Académie Royale des Sciences, 1699.

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